Quel système agricole et alimentaire en 2050?

La co-construction d’un scénario de territoire à horizon 2050 

En 2022, les 12 structures alors membres du PAiT ont, en concertation avec les acteurs du système agricole et alimentaire, établi une vision prospective de l’agriculture et de l’alimentation du PAiT à l’horizon de 2050.

Ce travail, financé à 80% par le Plan de Relance et par les partenaires du PAiT, a été réalisé avec le bureau d’études SOLAGRO et a mobilisé plus de 70 participants lors de 3 ateliers de concertation qui se sont tenus entre février et mai 2022.

Il a permis de dégager 24 lignes directrices dessinant le système agricole et alimentaire souhaitable pour 2050.

La synthèse du travail réalisé en 2022 est accessible ici

Les orientations stratégiques du scénario 2050

L’usage des terres

Préservation des terres agricoles

A l’échelle de la grande région grenobloise, l’enjeu de préservation des terres agricoles face à la pression de l’urbanisation et face à l’enfrichement est capital. Les orientations sont les suivantes :

  • Limiter l’artificialisation des terres agricoles à 300 ha d’ici 2050
  • Préserver la surface agricole utile ( en visant 148 000 ha en 2050 VS 135 000 ha si l’on poursuit les tendances actuelles) et contrer la tendance l’enfrichement
  • Maintenir les prairies permanentes qui sont de véritables réservoirs de biodiversité et puits de carbone

Autonomie alimentaire

Le second objectif est de développer l’autonomie alimentaire du territoire en relocalisant la consommation et en reterritorialisant les filières.

  • Renforcer l’autonomie alimentaire du territoire :
    • Surfaces de légumes multipliées par 3
    • Surfaces de fruits multipliées par 2
    • Surfaces de légumineuses multipliées par 4

 

La transition agricole

Maintien des cheptels

  • Maintenir le nombre de bovins lait à 70% du cheptel actuel
  • Maintenir le nombre de bovins allaitants à 90% du cheptel actuel

Si sur le territoire de la grande région grenobloise une exploitation sur deux pratique l’élevage, le nombre d’exploitations d’élevage, en particulier de bovins lait, diminue très fortement sur le territoire.

L’ambition du PAiT est donc de maintenir l’élevage bovin sur le territoire en veillant à favoriser les systèmes herbagers extensifs, en préservant les prairies et en renforçant l’autonomie alimentaire des exploitations, en privilégiant les races rustiques et en préservant l’élevage de montagne.

  • Maintenir le nombre de porcs, poules pondeuses et poulets de chair, éviter l’élevage intensif et faire de ces élevages des outils de diversifications des exploitations

Evolution vers l’agroécologie, l’agriculture biologique et les pratiques alternatives

Concernant les modes de production, l’ambition du PAiT est de renforcer l’autonomie du territoire en intrants et de maximiser la valorisation agronomique des résidus organiques afin de se passer d’engrais azotés de synthèse.

  • Aller vers 70% des surfaces en agriculture biologique
  • Aller vers 30% des surfaces en agroécologie (ou pratiques alternatives)

La transition alimentaire

L’évolution des pratiques alimentaires est elle aussi indispensable car celles-ci ont un impact fort sur la santé humaine et environnementale. 

Accessibilité de l’alimentation de qualité

  • Promouvoir pour toutes et tous une alimentation de qualité, à faible niveau d’intrants « saine, sûre et durable »

Diversification des sources de protéines

  • Aller vers 10% de mangers suivant une alimentation sans changement pour les régimes très riches en protéines animales (170 g/jour)
  • Aller vers 60% de flexitariens (consommant en moyenne 3 repas par semaine avec des protéines animales soit 30 à 75 g de protéines animales par jour)
  • Aller vers 30% de végétariens, végétaliens et régimes très peu carnés

Augmentation de la consommation de produits bio

  • Atteindre 100% de la population consommant au moins 40% de produits issus de l’agriculture biologique
  • Atteindre 40% de la population consommant jusqu’à 70% de produits issus de l’agriculture biologique